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TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU
MYRIAM SZKUDLAREK

               La rencontre avec Jésus !

La Française Myriam Szkudlarek a été championne du monde de karaté par équipe, championne d’Europe en individuel et 4 fois vice-championne du monde en individuel. Elle s’est essayée à la comédie notamment dans plusieurs métrages ayant pour thématique les arts martiaux. En 2013, elle découvrait la foi en Jésus-Christ. Sport de haut-niveau, foi chrétienne, arts martiaux : elle répond avec sincérité aux questions de Paul & Séphora.

Myriam, peux-tu nous présenter ton parcours sportif et professionnel ?

J’ai passé 20 ans dans le sport de haut niveau, en karaté. J’ai commencé à l’âge de 5 ans, puis j’ai démarré les compétitions à 12 ans pour finir entraîneur nationale de ma discipline à 30 ans… Une longue vie ! En parallèle, j’ai passé des diplômes en management d’entreprise, et aussi fait de l’acting car j’étais passionnée de comédie. Je suis en ce moment en train de créer une entreprise dans un tout autre domaine.

Quel cheminement spirituel t’a mené à la foi chrétienne ?

C’est un cheminement long et évident… Je me souviens de m’être interrogée très tôt sur la question de Dieu. J’ai toujours « été » – comme on dit – spirituelle, mais aujourd’hui, je nomme cela un « appel ». J’aimais les églises et j’étais très fortement attirée par Jésus et les anges. La Bible ? Je l’ai achetée très tôt sans même l’ouvrir, mais elle était là sur ma table de chevet… C’est drôle quand j’y pense ! Et puis j’aimais « Dieu » sans vraiment savoir qui il était, et à y repenser, je l’ai toujours aimé ! J’ai beaucoup lu, plein de choses sur des thèmes – qu’on appelle « spirituels » – très différents : le new âge, l’hypnose, etc… Je me suis même retrouvée dans des situations bien marrantes parfois (rires) ! J’ai même été bouddhiste dans ma jeunesse.

Je me suis intéressée à tout, mais au final, ma grande conclusion, c’est JÉSUS ! J’ai vécu « the » rencontre avec Jésus en 2013. Je garderai pour moi les circonstances de cette rencontre, mais je peux affirmer avec certitude aujourd’hui qu’il est bien vivant, qu’il répond vraiment si on l’appelle avec sincérité et qu’il prépare son Eglise. Un monde s’est ouvert à moi, et tous ces décalages que je ressentais dans mon quotidien n’existent plus car j’ai rencontré des personnes comme moi, et qui ont vécu les mêmes choses avec Dieu. Plusieurs témoignages m’ont conforté et rassuré sur ce que je vivais, notamment celui de Jean-Marc Potdevin, ex grand patron de la start-up Kelkoo, qui a vu et rencontré Jésus dans une église sur le chemin de Compostelle. Aujourd’hui, je côtoie des personnes passionnées par Jésus : des pasteurs, des entrepreneurs et des amis chrétiens. On a tous ce lien, et c’est tellement empreint d’intelligence que c’est une libération ! Cela ne veut pas dire que tout est réglé, car évidemment, il y a des clefs et des règles avec Dieu ! L’obéissance, la connaissance et bien sûr sa grâce qui n’est pas négociable : c’est un réel engagement quotidien !

Que signifie pour toi être devenue chrétienne ?

Être devenue chrétienne, c’est avant tout être née de nouveau : un nouveau regard, un nouveau cœur, de nouvelles pensées… C’est une nouvelle vie que j’adore ! Je me sens réellement moi. Et bien sûr une obéissance totale à Dieu, même si cela reste difficile, car ses pensées ne sont pas les nôtres et le discernement n’est pas toujours évident (enfin pour ma part). Mais j’y travaille ! Et comme je suis de nature assez rebelle, c’est un gros travail ! (rires)

Tous les sports de combat sont-ils des arts martiaux ? Dans quelle catégorie entre le karaté ?

Les arts martiaux sont de souche philosophique asiatique. Voilà pourquoi, par exemple, la boxe n’est pas un art martial mais plutôt dit  «sport de combat». Le karaté est un art martial. Karaté signifie « l’art de la main vide ». C’est une discipline de combat japonaise qui a des origines mythiques monastiques. Elle a évolué au fil des siècles jusqu’à réunir des millions de pratiquants à travers les âges et le monde. Il est dit que l’art martial vise aussi au développement de l’âme du combattant à travers une certaine philosophie : le bushido, « la voie du guerrier ». C’est cette vision du karaté qui ne me plaît pas personnellement, car il est question de « forger l’âme ». Or, pour moi, il n’y a que Dieu qui a ce droit …

Quelles relations les arts martiaux en général, et le karaté en particulier entretiennent-ils avec le domaine spirituel, bouddhiste ou occulte ?

Je ne vais pas trop être affirmative sur cette question car je ne prétends pas détenir la vérité, mais je sais que certains ont un avis très clair sur la question, estimant que oui, il y a des accroches occultes dans les arts martiaux et même le yoga, le zen, etc.

J’ai connaissance d’un grand pratiquant de karaté renommé aux Etats-Unis qui, aujourd’hui, s’est repenti de sa pratique des arts martiaux. Il affirme qu’il a vécu « l’enfer » durant sa pratique, et que c’est en rencontrant Jésus qu’il en a été libéré.

Peut-on aujourd’hui pratiquer honnêtement le karaté en faisant abstraction de sa dimension spirituelle ? Y a-t-il certains sports de combat / arts martiaux qui te semblent incompatibles avec la foi chrétienne ? Pourquoi ?

Si l’on considère qu’il y a effectivement une dimension occulte dans les arts martiaux, certains vous diront alors que «non», ce n’est pas compatible avec la vie chrétienne. Je vois beaucoup de pratiquants de karaté qui ne rayonnent plus, qui sont isolés, centrés sur eux-mêmes. Ce n’est pas le cas de tous, bien sûr, mais on ne peut pas nier que cette conséquence existe. Dans certains clubs traditionnels, les pratiquants vénèrent un maître où le professeur de karaté est une sorte de gourou.

Quant à l’aspect martial (martial signifie « combattant »), il permet d’exercer l’esprit à la discipline et au combat spirituel que l’on peut rencontrer dans notre quotidien. Il est possible de pratiquer le karaté d’une façon très personnelle notamment au travers des katas (enchaînements de techniques avec adversaires imaginaires), sans y mettre un esprit de combat absolu mais plutôt de relaxation et d’introspection.

Je pense cependant que la notion de « combat » et d’adversaire n’est pas compatible avec une vie chrétienne si l’on pratique ces sports dans l’idée de nuire à l’autre – et c’est le cas parfois.

Quels comportements la pratique du karaté à haut-niveau t’a-t-elle amené à développer ?

Cela m’a demandé beaucoup de patience, d’introspection et de discipline. Par contre, cela a pu développer chez moi un esprit ultra combatif, voire égotique, ce qui peut être problématique évidemment. Dieu merci ! Je suis restée assez simple et vigilante à ces dérives… mais sait-on jamais !

La pratique d’un sport de haut niveau implique-t-elle nécessairement un culte du corps ? un culte de l’égo ?

Le sport de haut niveau est par essence quelque chose d’auto centré, et tout est mis en place pour penser surtout à soi. Je ne dirais pas que tous les sportifs de haut niveau tombent dans les dérives de l’ego, mais tout s’y prête effectivement ! Il est dit que notre corps est le temple de Dieu, je pense donc qu’il est bon de l’entretenir et d’en prendre soin. Mais attention aux excès !
 
Cela aurait-il changé quelque chose si tu avais rencontré Dieu à l’apogée de ta carrière sportive ?

Je ne sais pas, il aurait fallu que cela m’arrive à ce moment-là, mais c’est possible, oui, car une conversion n’est pas sans bouleversements et remise en question profonde… J’aurais sans doute arrêté bien avant pour me consacrer aux choses essentielles de la vie. Mais Dieu se sert aussi des circonstances de nos vies pour nous toucher et toucher les autres à travers nous ! Ce que j’ai fait ces années durant va sûrement servir à quelque chose !

Quelles attitudes de chrétiens t’ont le plus touché ? Le plus attiré ? Le plus peiné ? Le plus repoussé ?

Ce qui me touche le plus, c’est cette communion d’esprit où l’on parle le même langage. J’ai des amis chrétiens que j’aime absolument, des amis pasteurs que j’aime écouter et avec qui il me plaît de discuter. En revanche, ce qui me désole au plus haut point, c’est le jugement ! Sous prétexte de connaître l’Évangile et Dieu, je pense que certains ont la critique facile envers leurs frères, et là, j’ai du mal !

Quelles erreurs un sportif de haut-niveau devrait-il absolument éviter ?

Eviter de pratiquer son sport injustement ! C’est-à-dire sans plaisir, sous contrainte et donc avec tristesse. Car je sais que c’est possible ! Je suis parfois allée à des championnats sans envie, par automatisme : dans ces conditions, le sport ne rend pas heureux. Sur quelques compétitions, je me suis dit « j’arrête tout » ! Il faut savoir rester en accord avec soi-même.

Que conseillerais-tu à un(e) jeune qui envisagerait une carrière sportive de haut-niveau ?

De s’interroger en premier lieu sur ses motivations et de sentir si, au fond, il est en accord avec ses envies. Je lui conseillerais de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de veiller à construire sa vie en parallèle, en se ménageant du temps pour ses études, sa vie de famille, sa vie personnelle, sa vie spirituelle. Sinon, en cas d’échec, on n’a pas de quoi se retourner. C’est difficile, parce que quand on a un objectif, je sais qu’on est à fond. Le sport de haut-niveau prend un temps infini : on ne pense qu’à ça nuit et jour. Quand un championnat approche, c’est beaucoup de stress, ça te prend toutes tes pensées, et il faut savoir équilibrer tout ça. Je peux en parler en connaissance de cause. Même si j’obtenais de très bons résultats sportifs, quand je rentrais chez moi, j’étais seule parfois parce que je ne m’étais pas organisée pour avoir une vie à côté… Il a fallu m’ouvrir davantage et réapprendre à vivre pour avoir une vie dite «normale». Aujourd’hui, je suis maman de deux adorables bébés. J’ai fait du chemin mais ça a mis son temps…