Bâtir sur le Roc !

C’est l’histoire de Kylian Martin surnommé Le Roc, un boxeur trois fois champion du monde chez les mi-moyens, 52 combats, 51 victoires dont 40 par KO.

Pendant 51 combats, il croit que Dieu le protège. 51 fois, il s’agenouille sur le ring pour remercier Dieu. Il prie et montre qu’il prie, car il veut que le monde entier le sache : c’est de Dieu que vient la force de ses mains, la puissance de ses bras, l’agilité de ses chevilles, la sûreté de ses pieds et la dureté de son mental. Et 40 fois, il justifie théologiquement le KO : c’est Dieu qui lui livre son adversaire pour qu’il le mette à terre, l’écrase, l’anéantisse. Après chacun de ses titres, il confesse sa foi : s’il est champion du monde, ce n’est pas parce qu’il est le Roc, mais parce qu’il fait confiance au Roc. Dieu est avec lui ce qui le rend invincible.

Au 52e combat, il connaît la défaite. Une première défaite, mais une défaite totale : KO, coma, civière, hôpital. Sa carrière de boxeur s’arrête définitivement. Il passe de la foi au doute : doute de lui-même, d’abord – avait-il assez de
foi ? son adversaire en avait-il plus ? –, doute de Dieu, ensuite – existe-t-il ? Y en a-t-il un autre plus puissant ? Puis il passe du doute à une nouvelle foi : Dieu ne veut ni la guerre, ni le combat, ni l’anéantissement de l’ennemi, ni l’écrasement de l’adversaire. Le Roc veut l’arrêt des combats. Mais le Roc encourage les êtres humains à développer la sûreté de leurs chevilles et de leurs pieds, la longueur de leurs foulées, la force de leurs mains et de leurs bras, leur capacité de sauter les fossés et de franchir les murailles.

Et Kylian « Le Roc » Martin change de carrière. Il reste dans la boxe, mais il devient entraîneur. Il forme de jeunes boxeuses et de jeunes boxeurs. Il les aide à développer leur force, leur souplesse, leur vitesse, leur agilité et leur maîtrise de soi. Non pas pour écraser leur adversaire, mais simplement pour qu’ils et elles développent au mieux les capacités que Le Roc leur a données.