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TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU
XAVIER  KOUASSI

               La foi ? c'est tout du bonus pour moi !

Xavier Kouassi brille de mille feux sous le maillot du FC Sion. Le milieu récupérateur ivoirien est le capitaine de l’équipe valaisanne avec qui il a remporté la dernière édition de la Coupe de Suisse. Chrétien engagé, il vit sa foi en toute simplicité. Entretien.
Xavier, comment t’es-tu converti ?
Je suis né dans une famille non pratiquante où chacun faisait ce qu’il voulait. Je n’allais pas à l’Eglise. C’est lorsque j’ai connu ma copine, qui est ma femme aujourd’hui, que j’ai commencé à vraiment pratiquer. Elle m’a instruit dans la foi. Je pensais juste que Dieu existait, mais je ne m’en préoccupais pas plus que ça. Elle m’a appris à prier, c’est grâce à elle que j’ai eu ce déclic. C’était une fille que je draguais… Et puis elle m’a dit qu’elle était chrétienne, alors c’était un peu différent.

Tu es donc allé à l’Église pour elle…
Oui, c’est ça. Je n’y avais jamais mis les pieds auparavant. Au début, je n’étais pas concentré sur ce qui s’y passait, j’y étais uniquement pour elle. Mais au fil du temps, j’ai commencé à crocher. Je trouvais que cette expérience m’amenait beaucoup de positif… Et puis comme j’étais toujours derrière la meuf (sic !), c’est devenu normal pour moi de fréquenter l’Eglise. Enfin, je me suis véritablement engagé dans la foi, parce que je trouvais que cette démarche, c’était tout du bonus pour moi.

Qu’est-ce que ça t’apporte au quotidien ?
Cette relation personnelle avec Dieu m’apporte de la sérénité. Dans l’existence, il y a des bons et des mauvais moments, mais il faut être avec Dieu. Lorsque je traverse les difficultés, il est bon de savoir qu’il m’accompagne, de voir sa main agir. Je sais en qui me confier, il est mon protecteur. Sa présence est très importante dans ma vie spirituelle, dans mon quotidien de sportif et dans ma vie de famille. Il est gage de stabilité pour moi.

Comment ta foi est-elle perçue dans le monde du football, un milieu parfois déjanté ?
Il y a de tout dans le football. Des chrétiens engagés, des athées, des personnes qui croient en d’autres dieux. J’essaie d’être moi-même, sans matraquer les gens avec mon Evangile. Je prie avant d’entrer sur le terrain, j’intercède auprès de Dieu pour mes coéquipiers. Et comme je suis son fils, j’essaie de lui être utile. Je suis à 100% pour lui.

Tes coéquipiers connaissent-ils ta foi ? Suscite-t-elle des réactions ?
Il y a des joueurs comme Léo Lacroix, Chadrak Akolo ou Ebenezer Assifuah qui lisent aussi leur Bible, qui baignent dans le christianisme. Cela me fait plaisir lorsque je vois leurs démarches dans la foi. Je sais aussi qu’ils prient de leur côté. Il y a une vraie entente sur le plan spirituel, même si nous ne nous réunissons pas pour passer du temps avec Dieu.

Il y a plusieurs musulmans au FC Sion, même des convertis comme Vincent Rüfli ou encore Moussa Konaté. Quelles sont tes relations avec eux ?
Elles sont excellentes. Il n’y a jamais de prises de tête sur le sujet de la spiritualité. Chacun respecte les choix et la religion de l’autre. Vincent, c’est mon pote (ndlr : les deux joueurs ont évolué ensemble au Servette FC avant de rejoindre le FC Sion). Quant à Moussa, c’est mon compagnon de chambrée lorsque nous sommes en déplacement. Tout se passe très bien et simplement entre nous. Quand il veut prier dans la chambre, il le fait. Quand je lis ma Bible ou que je prie, sa présence ne me dérange pas non plus. Il y a beaucoup de respect entre nous.

Tu parles de lire la Bible. Quelle place ce livre a-t-il dans ta vie ?
Je la prends partout, et quand je suis à l’extérieur, je lis des passages et j’essaie de les méditer. Je demande à Dieu de m’inspirer dans ma lecture et dans ma réflexion. Je ne connais pas super bien la Parole de Dieu, mais je suis régulièrement édifié par ce procédé. Ma femme connaît la Bible mieux que moi. A la maison, on en parle régulièrement et elle me donne des versets pour m’encourager. Je ne fréquente pas de communauté fixe. Avec ma vie de footballeur, on joue chaque week-end, je n’ai pas eu l’occasion de m’intégrer dans une Eglise. En déplacement, j’appelle ma famille chaque jour. Quand je suis à la maison, on prie chaque soir avec les enfants (ndlr : son épouse Brunelle et lui sont parents de deux filles, Schekinaelle et Lyrane).

Propos recueillis par Marc Fragnière pour Just 4U