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Retour TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU Jeux Olympiques et séminaire !
La rédaction d'Aleteia - publié le 26/08/24 À 21 ans, William Heller est l’un des athlètes haltérophiles
américains les plus talentueux de sa génération. Mais le jeune homme nourrit
aussi un autre rêve, celui de devenir prêtre. Dans la vie, William Heller est un étudiant qui consacre sa
vie à ses deux grandes passions. La première est l’haltérophilie, un sport
découvert alors qu’il était encore lycéen et qui consiste à soulever les poids
les plus lourds possibles au moyen d'une barre. Quelques années plus tard, ce
jeune homme originaire de Toledo dans l’Ohio (États-Unis), est devenu un
brillant athlète de cette discipline. Membre d’équipes nationales et
internationales, il est même considéré comme le cinquième meilleur athlète haltérophile
de sa catégorie aux États-Unis, à seulement 21 ans. Capable de soulever jusqu’à
318 kg en compétition, Will Heller a le physique type de l’athlète aux biceps
proéminents, rouge et grimaçant sous l’effort, la barbe de viking en plus. Bien
sûr, il rêve d’exploit sportif, de médailles et de futurs Jeux olympiques. Mais
il y a autre chose… Un rêve encore plus fou auquel l’appelle son autre passion,
bien plus grande que le sport. Catholique fervent, Will a choisi de donner son
cœur tout entier à Dieu. Il s’apprête ainsi à rentrer au séminaire Saint-Paul,
dans le Minnesota, à la fin du mois d’août. Guidé par la Providence Cette décision, mûrie dans le temps, n'avait rien d'évidente
pour le jeune étudiant. Né de parents catholiques, il est s'est tenu éloigné de
l'Église jusqu'à son entrée à l'université du Michigan, où il redécouvre la foi
grâce à aux témoignages de missionnaires FOCUS, un mouvement d'évangélisation
américain à destination des étudiants. Très engagé dans l'aumônerie, Will
Heller éprouve le besoin de prier et de se rendre à la messe tous les jours.
Jusqu'au moment où l'aumônier du campus, frappé par la dévotion de Will,
demande au jeune homme s'il ne voudrait pas s'engager dans la voie du
sacerdoce. "J'ai ri et j'ai dit : "Ha ha, mon père, oui, c'est
drôle", et il a répondu : "Non, je suis sérieux", raconte Will
au CNA. "Dans ma tête, je me disais : "Ce n'est pas parce qu'un homme
va à la messe tous les jours qu'il veut devenir prêtre". Au début, c'est donc un non ferme. Enfant unique, Will
s'imagine mal renoncer à une famille, d'autant que ses résultats sportifs
l'autorisent à espérer une splendide carrière d'athlète haltérophile. Mais
après avoir assisté à un congrès eucharistique et à une ordination dans son
diocèse, Will accepte de reconsidérer la question de la vocation et entame un
accompagnement spirituel. "Je ne pouvais plus fuir ça, et puis j'ai
ressenti un énorme sentiment de paix", a encore témoigné le jeune homme au
quotidien local Toledo Blade. Est-ce que son choix d'entrer au séminaire lui
fera quitter définitivement la salle de musculation ? La question ne se pose
pas pour le moment. En accord avec son évêque, le jeune homme pourra poursuivre
son programme d'entraînement et même se présenter à la prochaine grande
compétition. "Nous allons procéder année après année, précise-t-il.
L’évêque a dit : "Si vos études ou votre vie de prière vacillent, il
faudra alors arrêter." Mais Will est confiant, et croit aux signes que le
Seigneur continue de lui envoyer chaque jour. Comme lorsqu'il découvre, en
arrivant au séminaire, que le recteur du programme propédeutique est même un
passionné d'haltérophilie ! Athlète, il dispose même d'une salle de sport au
sous-sol avec tout le matériel nécessaire dont Will pourra se servir pour
s'entraîner. Nul doute pour le jeune homme que la Providence est à l'œuvre.
"Je pense que Dieu veut vraiment que je fasse cela", souligne-t-il au
CNA. Le sport, un outil pour le combat spirituel Entre ce sport parfois jugé brutal et la foi, aucune incompatibilité. Will voit au contraire dans sa discipline une métaphore du combat spirituel. "Le principe de la concupiscence – nous sommes attirés par le péché et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le combattre. Je compare cela à une barre d’haltères et à la gravité", détaille-t-il. "Quand j’arrive sur la plate-forme d’haltérophilie, cette barre est au sol, et si je ne fais rien, elle reste au sol. Mais grâce à des efforts répétés au fil du temps, à travers beaucoup de difficultés, je parviens à faire décoller la barre du sol. Il en va de même pour un homme qui essaie de combattre le péché : il doit faire cet effort continu, cette ténacité dans un sens, pour maintenir la barre au-dessus du sol, pour s’empêcher de pécher." S'il ne sait pas s'il devra renoncer un jour à sa passion sportive, Will a décidé de faire confiance et sait que le Seigneur saura se servir de lui pour porter son message, où que ce soit. "Je n'ai pas besoin de savoir ce qui va suivre", conclut-il. "Nous le découvrirons le moment venu… Si Dieu le veut, cela arrivera." Et peut-être, qui sait, les Jeux olympiques accueilleront à Los Angeles leur tout premier athlète séminariste et haltérophile. Will Heller, double médaillé national
junior, détenteur des records de l’Ohio et du Michigan, et champion
national universitaire de 2023 dans la catégorie des 102 kg, est entré
au séminaire St Paul dans le Minnesota à la fin du mois d’août.
L’athlète de 21 ans, né à Toledo, dans l’Ohio, aux États-Unis, a
commencé l’haltérophilie à l’âge de 17 ans. Il a excellé au poids
maximum de 324 livres à l’arraché et de 388 livres à l’épaulé-jeté.
Heller est né dans une famille catholique et a fréquenté des écoles
catholiques : les sept premières dans une école diocésaine et les six
dernières dans une école dirigée par les Oblats de Saint François de
Sales. Il admet : « je ne peux pas dire que je n’ai jamais été un
catholique pratiquant. J’allais à la messe le dimanche, mais je
n’allais jamais à l’adoration. Je ne priais pas vraiment le rosaire. Je
suis allé dans une de ces écoles qui n’avaient de catholique que le
nom… Je me suis donc vraiment éloigné de la foi quand je suis arrivé à
(l’université) Northern ». Grâce à une missionnaire de FOCUS qu’il a
rencontré à l’université, il a ressenti l’appel à la prêtrise. Après la
messe de la veille de Noël de sa première année universitaire, il se
souvient : « C’est drôle, parce que ma chambre d’étudiant donnait
directement sur le Catholic Campus Ministry Center, que j’étais sur
leur liste d’adresses électroniques du et que je m’en étais désabonné
». Il a participé à des études bibliques et à des activités de
formation de disciples. En décembre 2022, le curé de l’église lui a
suggéré d’envisager la prêtrise. « J’ai ri et, dans mon esprit, j’ai
pensé : ce n’est pas parce qu’un homme va à la messe tous les jours
qu’il veut être prêtre. Il a ignoré cette rencontre pendant quatre
mois. » Fils unique, il envisage de se marier et d’avoir des enfants :
il envisage aussi de devenir diacre. Après avoir participé au congrès
eucharistique et à l’ordination sacerdotale du diocèse de cette
année-là, il comprend davantage la proposition. Il suit une direction
spirituelle et lit l’ouvrage de Timothy Gallagher « Discernment of
Spirits ». Il s’est inscrit au séminaire en octobre 2023 et a été
accepté en janvier 2024. Lors de son entretien avec l’évêque, Heller
lui a demandé s’il pouvait continuer l’haltérophilie. Il a répondu
qu’il le « soutiendrait, mais qu’il était évident que si les études
échouaient ou si la vie spirituelle ne se développait pas,
l’haltérophilie devrait être abandonnée ». Il a été surpris que le
recteur du programme propédeutique du séminaire soit un haltérophile et
qu’il dispose d’une salle de sport avec tout l’équipement dont Heller a
besoin. « Je pense que Dieu veut vraiment que je fasse cela », a-t-il
déclaré en riant. Dans une interview accordée à la chaîne CNA, il a
exprimé la relation entre le sport et la préparation à la prêtrise : «
Le principe de la concupiscence : nous sommes attirés par le péché et
nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le combattre.
Je compare cela à une barre d’haltère et à la gravité. Lorsque j’arrive
sur le plateau d’haltérophilie, la barre est au sol et, si je ne fais
rien, elle reste au sol. Mais, par des efforts répétés dans le temps,
par de nombreuses difficultés, je parviens à soulever la barre du sol
et la barre ne reste en l’air tant que je la soulève du sol. C’est la
même chose pour un homme qui essaie de lutter contre le péché : il doit
faire cet effort continu, cette ténacité, pour garder la barre en
l’air, pour éviter de pécher ». Dans la préparation aux cours du
séminaire, il ne sait pas ce qu’il adviendra de l’haltérophilie. « Je
n’ai pas besoin de savoir ce qu’il y a après. On le saura le moment
venu… Si Dieu veut que ça arrive, ça arrivera ».
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