Mon second baptême !

J'ai toujours pensé que faire du sport permettait de ne pas se sentir seul, de mieux grandir et de se fixer des objectifs. Étant de nature très compétitive, lorsque j'ai découvert la gymnastique artistique, je me suis lancée dans le défi sans me ménager. Les compétitions sur le trampoline étaient devenues une montée d'adrénaline, j'étais bien et j'avais confiance en moi.

Le sport ne m'avait pas encore tout à fait appris le sens de la limite, peut-être. Il se trouve qu'à 16 ans, je dois rapidement réaliser non seulement cela, mais aussi que le corps est fragile, que le psychisme peut être puissant, la volonté même mortelle. Mais le corps peut se briser et s'effondrer.

Lors d'un saut, je fais une mauvaise chute et me blesse aux lombaires. C'est alors que mon esprit a dû lentement se reprogrammer et que le corps a dû réapprendre à bouger. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que pour retrouver le bonheur, je devais à nouveau compter sur le sport. La certitude est venue dans l'eau, la piscine a été mon second baptême.

Il m'a redonné une place dans le monde, mais le sport fait aussi des miracles bien plus grands : c'est un langage universel accessible à tous, c'est à la base un jeu créé pour s'unir et se confronter, pour allier le bien-être du physique à celui de l'esprit. Il suffit de feuilleter les livres d'histoire et d'art pour se rappeler qu'il était le plus grand hommage aux dieux dans la Grèce antique, qu'il arrêtait les guerres, qu'il représentait un socle social digne d'un respect sacré.

Et il est toujours utile de se replonger dans l'histoire, d'autant plus quand l'humanité semble avoir perdu la boussole des valeurs humaines, s'interrogeant sur la fraternité, la confrontation dans le périmètre des règles communes, le respect mutuel.

Au sport qui m'a appris tout cela, et surtout à ressusciter, je dois de la gratitude et un engagement solennel : transmettre son message universel d'inclusion. Si le sport ressuscite les personnes handicapées en leur offrant une chance de rédemption, il peut aussi éclairer l'esprit de tous les hommes. Alors la compétition, pour chaque athlète, sera un triple défi : à soi-même, à ses adversaires, à toutes les formes de discrimination et d'abus.

          traduction du livre en italien "Giochi in pace"