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Retour TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU Se reconstruire par le sport !
Vivre avec le handicap, se reconstruire à travers le sport L’athlète paralympique Gaëlle Edon vise les Jeux de Paris 2024. Gravement blessée en 2012, la tireuse s’est depuis reconstruite grâce au sport. Aujourd’hui, elle tire une fierté de ce parcours difficile. Naître et renaître, notre dossier. Benjamin Bousquet - 30/03/2023 - La Croix « Sportive de haut niveau ? On ne m’avait pas du tout éduquée dans cet esprit-là.J’étais limite anti-compétitrice ! » À l’entendre, rien ne prédestinait Gaëlle Edon à viser une qualification aux prochains Jeux paralympiques de Paris, en 2024. Et pour cause, la championne de France handisport du tir au pistolet à 25 mètres revient de loin : d’un drame, puis d’un lent apprivoisement de son handicap. La vie a basculé l’année de ses 24 ans. À la suite d’un grave accident du travail, Gaëlle Edon reste hémiplégique. Le côté gauche de son corps ne bouge plus. Ce constat brutal a été difficile à admettre. Avec du recul, la Savoyarde reconnaît avoir vécu « une grosse période de déni », après l’accident. « Je pensais que j’allais retrouver toutes mes facultés et ma vie d’avant. Et puis finalement, le handicap s’est installé. » Cinq ans à admettre ce coup du sort Des loisirs qu’elle doit mettre de côté aux relations humaines forcément modifiées, elle met cinq années à admettre son état, même si, « maintenant, j’en suis fière », lâche-t-elle. À l’époque, afin de ne pas sombrer, cette boule d’énergie se lance dans le sport, avec intensité. D’abord, dans le paranautisme, une sorte de navigation adaptée. La discipline lui plaît mais reste difficilement praticable. « J’ai alors conçu un système d’assistance à la navigation qui a reçu un premier prix de l’innovation en 2016 », explique-t-elle. Puis, de l’aviron, elle passe au tir. Une discipline surprenante quand on connaît le caractère explosif de Gaëlle Edon. « Je suis hyperactive, je suis obligée de faire du sport tous les jours. Mais le tir c’est mon moment à moi. Tout repose sur le mental, justifie-t-elle. Je dois faire abstraction de tout le reste, oublier tous les soucis du quotidien. » Alors qu’elle évoque son parcours, Gaëlle Edon se laisse aller à une confidence : « Je suis presque contente d’avoir eu l’accident, car j’ai une vie aujourd’hui que je n’aurais jamais eue. » Puis la sportive se reprend : « J’adore ma vie, mais c’est un peu usant d’avaler des cachetons toute la vie. » Entre deux compétitions, celle qui souhaite donner une visibilité au handicap, « trop méconnu », selon elle, enchaîne les interventions dans les écoles. Ou parcourt la montagne. « Arriver à un sommet prouve que je suis capable de faire les mêmes choses qu’avant. Cela vaut toutes les médailles d’or. Quand on ne passe pas très loin de la mort, ça fait du bien de se sentir vivante.C’est ma revanche. » Epouse de Tanguy e la Forest, cette chrétienne est vice-championne du monde et championne d'Europe ...
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