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Retour TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU Une force nouvelle dans la prière !
Yohan Cabaye, le footballeur qui croit au Ciel Le milieu de terrain de l’équipe de France s’apprête à disputer son premier Mondial. Il est l’un des rares joueurs français à évoquer sa foi catholique, en toute simplicité Yohan Cabaye, très présent dans le jeu, conserve une certaine discrétion dans sa pratique religieuse. De sa voix posée, Yohan Cabaye répond, ce jour-là, aux questions sur la tactique de l’équipe de France, son positionnement au milieu de terrain et les joueurs étrangers qui l’inspire. Lorsqu’il est interrogé sur sa foi catholique – sujet peu évoqué publiquement par les footballeurs français – le natif de Tourcoing (Nord) conserve son aisance. Il ne se dérobe pas et se raconte avec simplicité. « Ma foi occupe une très grande place dans ma vie, confie le numéro 6 des Bleus. J’ai la chance de vivre une très belle vie, sportive, humaine et familiale aussi. J’ai tout ce dont j’ai envie, mais je sais que, du jour au lendemain, tout peut s’arrêter. Je remercie Dieu pour la vie qu’il me donne et lui demande de rester croyant et d’être épargné par le Mauvais. J’ai toujours été plus ou moins croyant, mais plus je grandis et plus ma foi grandit aussi. Aujourd’hui, je ne peux pas faire sans. » Une force nouvelle dans la prière Le milieu de terrain de 28 ans qui a quitté le club anglais de Newcastle pour rejoindre le Paris SG en janvier dernier, n’a pas toujours accordé une telle importance à sa relation avec Dieu. Il a vraiment commencé à se tourner vers lui lorsqu’il était encore à Lille, son club formateur. Un temps en délicatesse avec son entraîneur de l’époque Rudi Garcia, Yohan Cabaye traverse cette période délicate en puisant une force nouvelle dans la prière et la fréquentation assidue de la Bible : « Lorsqu’on comprend certaines choses, notre comportement et notre mentalité changent. Le quotidien devient plus facile à vivre. Depuis je n’ai jamais lâché et j’essaie d’apprendre encore plus sur ma foi. » « Ça ne sert à rien de faire l’hypocrite » La vivre au quotidien n’est pas toujours chose aisée lorsqu’on est footballeur, constamment en déplacement et où le dimanche est souvent un jour de match. Yohan Cabaye essaie de se rendre à l’église dès qu’il le peut. À Lille, il fréquentait régulièrement la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille. Chaque jour, le footballeur, réputé pour son intelligence de jeu et sa qualité de passe, muscle sa foi comme un sportif de haut niveau. « Je prie tous les jours, matin, midi ou soir, dès que j’ai cinq minutes, raconte ce jeune papa de deux enfants. J’essaie de lire la Bible quotidiennement et de me nourrir de lectures sur la religion. J’attache beaucoup d’importance au fait de posséder une certaine base et de continuer à apprendre. » Le milieu de terrain qui a porté pour la première fois le maillot bleu en août 2010 n’était pas du fiasco en Afrique du Sud. Mais, il connaît les reproches dont les footballeurs sont régulièrement l’objet quant à leurs salaires ou à leurs comportements. Il veille à afficher un comportement qui corresponde à ses valeurs : « Le fait de croire en Dieu guide. Je m’efforce de prier pour garder à l’idée de toujours rechercher une certaine sagesse. Ça ne sert à rien de faire l’hypocrite, de dire que tu pries ceci ou cela si ton comportement ne convient pas. » « Je ne prie jamais devant tout le monde » Si Yohan Cabaye est sensible à l’invitation du pape François qui appelait récemment chaque chrétien, à son poste de travail, à porter témoignage en paroles et par une vie honnête, il prend garde à conserver une certaine discrétion. Tout juste, le voit-on faire un signe de croix en rentrant sur la pelouse et lever les doigts vers le ciel quand il marque un but, ce qui lui est arrivé à trois reprises sous le maillot bleu. En équipe de France, il ne s’étend pas sur le sujet avec ses coéquipiers, dont certains sont musulmans. Il ne veut pas imposer ses convictions à ceux qui ne partagent pas sa foi. « Je n’ai aucun problème avec celui qui souhaite aborder le sujet, on en discute. Mais tant qu’on ne m’en parle pas, je n’en parle pas. Je peux lire la Bible dans le bus ou dans l’avion lors des déplacements avec les Bleus mais je ne prie jamais devant tout le monde, dans le vestiaire par exemple. Je ne veux pas qu’on me remarque. Je privilégie les coins tranquilles ou m’isole dans ma chambre. » Pour le Mondial au Brésil, il a emmené un peu de lecture dans ses valises : l’autobiographie de Phil Jackson, l’un des meilleurs coachs de la ligue de basket nord-américaine (NBA), un livre sur la psychologie du sport et un ouvrage intitulé Comment prier avec la Bible. Son inspiration : les bibles de sa grand-mère Lorsqu’il témoigne de sa foi, en petit comité à Clairefontaine – lieu du centre d’entraînement de l’équipe de France – ou lors d’une conférence à l’occasion du centenaire du diocèse de Lille, en avril 2013, la figure de sa grand-mère n’est jamais loin. Il aime évoquer celle qui a joué un rôle fondamental dans sa découverte de la foi. Par sa manière d’être, de parler, d’expliquer, elle a ouvert une voie qui s’épanouit aujourd’hui. « Ma grand-mère est croyante, raconte Yohan Cabaye. Chez elle, j’ai toujours vu des croix, des vierges, des bibles, mais elle ne nous a jamais obligés. » ARNAUD BEVILACQUA |