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Retour TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU Jésus au dojo !
Comment un Occidental croyant
peut-il concilier sa propre tradition religieuse avec l'art martial japonais
qu'il pratique, par exemple le karaté, lorsqu'une autre religion, le bouddhisme
zen, est étroitement associée à cette forme d'art martial au Japon? C'est pour
trouver une réponse à cette question que Jean-Noël Blanchette a d'abord écrit
un mémoire de maîtrise, ensuite une thèse de doctorat en théologie dont il a
fait la soutenance en janvier dernier à l'Université Laval. "Au Japon,
explique-t-il, certains arts martiaux comme le judo, le karaté et l'aïkido ne
visent pas que le développement intégral de la personne. Ils ont comme but
ultime son développement spirituel. En plus, dans ce pays, la tradition associe
de manière étroite telle religion à tel art martial en particulier." Un monde fermé YVON
LAROSE Je suis né dans la ville de Québec en 1956 et je
possède un doctorat en sciences humaines des religions. Présentement, je suis
enseignant en éthique et culture religieuse. J’ai débuté les arts martiaux avec mon père,
militaire. Il m’a initié au défendo et au tir à la carabine. En 1970, j’ai été initié au Kempo avec sensei Desruisseau. En 1973, à Drummondville, j’ai débuté le chito-ryu sous
l'enseignement de sensei Gilles Réhaume. J’ai participé à de nombreux stages de
perfectionnement avec sensei Tsuruoka ( Le père du Karaté au Canada) et
sensei Trang Quan Ba ; mais aussi avec des maîtres japonais
appartenant à d'autres styles de karaté : sensei Nishiyama, sensei
Okazaki, sensei Kanazawa, du shotokan ; sensei Mochizuki du style
yoseikan, etc. Du style shotokan, j’ai reçu, en 1980, un grade de 2 e dan de
sensei Yamagushi. Entre 1979 et 2008, j’ai approfondi
le chito-ryu sous
la direction éclairée de sensei Higashi,
de sensei
Chitosé et des maîtres du chito-ryu que je rencontre lors des
séminaires. Entre 1977 et 1990, tout en
continuant mon approfondissement du karaté, je m’initie à d’autres arts
martiaux. J’ai pratiqué le judo pendant plus de deux ans sous la direction de
sensei Robert Chaussé et de sensei Benoit Séguin. Pendant près de 20 ans, j’ai
reçu les conseils de sensei
Higashi en kobu-jutsu sur
le bo, sai, tonfa, kama, etc. ; j’ai fait l'apprentissage de l'aïkido
pendant près trois ans avec sensei Roger Roy ; enfin, j’ai expérimenté
l'iaïdo, le tai-chi et le katori-shinto-ryu. Sur le plan sportif, je me suis
démarqué régulièrement et j’ai remporté plusieurs médailles. En 1974, par
exemple, j’ai décroché le titre champion provincial en combat dans
la catégorie des ceintures vertes-bleues-brunes (aucune catégorie de poids
n’existait à cette époque. De plus, les coups au corps étaient assez violents).
En 1982, lors de la visite de O-sensei Chitosé au
championnat international (Canada-USA) de chito-ryu, j’ai eu les honneurs de
l'or en kata et du bronze en combat. Il faut souligné qu’à cette époque, on
utilisait en combat une armure au visage et au corps et les coups étaient
donnés sans aucun contrôle. En 1984, je pars vers le Japon où je
participe aux entraînements matinaux et dirige, comme instructeur, les cours du
soir au dojo de O-sensei Chitosé.
Vers la fin de mon séjour, j’ai eu l’insigne honneur de recevoir, en privée,
les derniers enseignements de O-sensei Chitose (1898-1984),fondateur du
Chito-ryu. En 2001, j’ai écrit une page
d'histoire en Chito-ryu en
devenant le premier Québécois et le premier Canadien qui ne soit pas d'origine
japonaise à accéder au grade de 6 e dan en chito-ryu traditionnel. (Les
premiers maîtres étant, par ordre, sensei Tsuruoka, sensei Higashi et
sensei Akutagawa.) Quelques années plus tard, j’ai obtenu le titre de renshi Durant de nombreuses années, je me
suis intéressé à l’aspect philosophique, moral et spirituel des arts martiaux
que la culture japonaise désigne en utilisant le terme de «budo». J’ai
approfondi cet aspect de l'art martial lors de mes études universitaires à la
maîtrise et tout particulièrement au doctorat. J’ai découvert que la pratique
du budo peut s’adapter à toutes les cultures philosophiques et
spirituelles du monde. En 2008, après plus de 38 années
d’expérience et d’approfondissement du karaté-do, en s’appuyant sur les
conclusions de ma thèse doctorale, et sur des enseignements particuliers que
j’avais reçus de mes maîtres, j’ai créé une branche («Ha» en japonais) du style
de karaté Chito-ryu. En effet, selon la tradition et les règles du budo, mes
conceptions légèrement différentes du style Chito-ryu m’invite à créer une
nouvelle branche et à lui donner un nouveau nom : le style Shinbuha
Chito-ryu Karaté-do. On dit aussi «shinbu-ryu» ou tout simplement
«Shinbu». En 2009, je recevais le grade de 7e dan et
le titre de kyoshi de la Dai Nippon Butoku Kai de Kyoto. La
DNBK est un organisme gouvernemental, présidé par un membre de la famille
impériale qui fait la promotion des arts martiaux. Le maître de karaté sherbrookois,
Jean-Noël Blanchette (ceinture noire septième dan), est devenu en 2012 le
premier québécois à recevoir le titre de « hanshi ho » de l'organisation
internationale de karaté DNBK (Dai Nippon Butoku Kai). Lors d'un récent voyage au Japon,
monsieur Blanchette a reçu ce titre décerné par les grands maîtres de son sport
après évaluation. Il est seulement le troisième maître de karaté canadien à
obtenir le titre de « hanshi ho », l'avant-dernier titre avant d'atteindre la
plus haute marche. Ce titre (hanshi ho) veut dire qu'il est candidat au titre
de hanshi. C'est que l'homme de 56 ans est considéré trop jeune, actuellement,
pour recevoir le titre de hanshi qui est le grade le plus élevé en tant que
maître du karaté. « C'est très rare et très prestigieux, même au Japon. Le
titre que j'avais avant d'être hanshi ho était celui de kyoshi qui veut dire
expert et maître instructeur, tandis que le titre de hanshi est celui d'un
modèle », a expliqué hanshi ho Blanchette. C'est donc la consécration après
plus de 40 années de travail et d'entraînement en karaté pour Jean-Noël
Blanchette. Détenteur d'un doctorat en sciences humaines des religions, ce
dernier est enseignant à l'école secondaire du Triolet en éthiques et cultures
religieuses. Bien connu dans le domaine des arts martiaux, il enseigne
également le karaté depuis plus de 30 ans au dojo du centre sportif de
l'Université de Sherbrooke. Le maître Blanchette se plaît à dire qu'il fait
partie des meubles à cet endroit. « Je suis content d'enseigner le karaté aux
étudiants universitaires. Ce sont de bons étudiants qui découvrent la passion
de cet art martial traditionnel », explique-t-il. Les prochaines étapes pour Sensei
Blanchette sont l'obtention de son huitième dan et, ensuite, du titre officiel
de hanshi. Il s'envolera pour Londres en août 2013 pour participer à un symposium avec le titre de hanshi ho. « A 56 ans, je suis encore un peu jeune pour obtenir le huitième dan mais on verra le résultat de cette prochaine évaluation. En général, le grade de huitième dan est remis à des maîtres de plus de 60 ans », explique-t-il. « Si la logique est respectée, j'aurai d'abord le huitième dan et, plus tard, les grands maîtres me remettront le titre de hanshi. Mais avant, ils devront me revoir pour m'évaluer et constater ma maturité en tant que maître de karaté », conclut Sensei Blanchette. sa thèse de doctorat en théologie : le syndrome du perroquet
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