Le révérend du handball !
Ce sportif martiniquais est un handballeur très talentueux, évoluant au
poste d'ailier ou d'arrière droit. Un palmarès des plus prestigieux du
sport français : 14 ans sous le maillot national avec 204 sélections et
585 buts en équipe de France ! Il a tout gagné avec les Bleus : Champion
Olympique à Pékin en 2008, au côté du champion français Nicola Karabatic,
double champion du Monde en 2001 en France et 2009 en Croatie et enfin
champion d'Europe en 2006 en Suisse. Comme tous les "Experts" qui ont
gagné les JO, il est chevalier de la légion d'honneur.
Né
le 25 avril 1970 à Fort de France, il a surtout évolué dans les grands
clubs de la banlieue parisienne. C'est à l'âge de vingt ans qu'il gagne
le continent français, alors que le handball est encore un sport
confidentiel et amateur. Sept ans plus tard il partira pour 10 saisons
au club professionnel allemand de Magdebourg, avec lequel il gagnera la
Ligue des Champions en 2002.
Il termine sa carrière sportive au club de Monpellier en 2009, pour se
destiner ensuite à une carrière politique. Il est élu au conseil
régional du Languedoc-Roussillon sur la liste de Georges Frêche. On le
voit aussi consultant sur France Télévision pour commenter la victoire
écrasante des Bleus aux championnats d'Europe 2014.
Au sein de l'équipe de France Joël a un surnom : "le révérend" car il a
toujours sa bible avec lui. Quand il ne joue pas il étudie les Saintes
Écritures et donne l'exemple sans austérité. Mais il ne fait pas de
prosélytisme dans l'équipe "je ne veux pas être le prosélyte du groupe,
répète-t-il. Par contre il ne s’adonne pas à la boisson, à la fête, il
ne siffle pas les filles dans les rues. C'est un gars qui apaise,
rassure dans le collectif. Au début les joueurs disaient entre eux: " Eh !
Venez voir, on a chez nous un gars qui a la foi ! "
La foi il ne l'a pas toujours eu.
Enfant, "le bras gauche de Dieu" comme le surnomme un journaliste de
Libération, n'aimait pas la version de Darwin ou l'homme descend du
singe. Et il n'aimait pas non plus aller à la messe avec ses parents. "Je
voulais parler à Dieu directement[...] mais chez les catholiques, il y a
plein de sous-chefs; des saints en veux-tu en voilà et par dessus le
marché des bienheureux et aussi des madones en pagaille. Si bien
qu'avant d'arriver à Christ en personne, il convient de patienter dans
le couloir". Sa voie, il l'a trouvera dans la Bible et la prière.
Daniel Constantini, son premier sélectionneur précise que "sur le
terrain c'est un guerrier et, en dehors un élément apaisant pour
l'équipe. Au dernier Mondial, il s'est révélé aux autres et à lui-même".
Pour Claude Onesta, Abati est l'ailier solide dont il a besoin, "c'est
aussi un régulateur d'ambiance, un type bon" L’entraîneur national
respecte ses convictions et ne plaisante jamais sur sa foi. En équipe
nationale, le numéro 18 partage sa chambre avec le gardien Christain
Gaudin et deux autres joueurs qui l'ont choisit par affection. " On le
charrie sur sa foi, et lui le prend très bien, sans jamais s’énerver."
Joël rajoute:" J'imagine qu'ils me voient comme un homme
bienveillant. Ils aiment quand je leur lis des passages de la Bible.
Quand nous avons gagné le Mondial, j'ai crié "Alléluia!". Et ils se sont
mis à crier "Alléluia!" à leur tour ; Et il s'est passé un truc."
C'est une nouvelle considérable, car le Saint Esprit souffle bel et bien sur les Bleus.