Le Christ passe.

Sur la plage, il appelle, il envoie déposer les filets au large de nos vies.

Godiller dans la barque, hisser les voiles et cordages, prendre barre vers l'aurore, contempler îles et phares :
la mer nous tient dans sa beauté en sses marées pascales.

Les équipiers venus dans le silence découvrent le langage des oiseaux et des voiliers épris de liberté,
risquant le souffle des eaux vives sous la danse des grands pins élancés de senteurs marines.

Dans la prière, les mots s'incarnent et se partagent dans la confiance d'une Eglise en marche,
en geste d'Emmaüus tout comme aux premiers jours.

L'Esprit planait sur les eaux.

Devenu équipage, chacun peut accueillir la création en fête ressuscitée par l'hymne de la terre et des vagues.
Un courant poétique nous rend à nos rivages profonds et dissille nos paroles en sillage d'Evangile.

Du tombeau à l'auberge, le sentier des marins prend goût eucharistique
mêlant le son du violoncelle à l'élan de nos voix dévoilées par la flûte.
La musique est louange façonnée de beauté.

Dans la douleur du monde éclate la joie de Pâques et la douceur d'une paix dessinée par la mer.

                           Soeur Nathalie Becquart