... C'est à votre coeur de jeunes
que je m'adresse également à présent. Avant que je n'arrive ici, place
Saint-Pierre, vous avez fait la fête avec des chanteurs, des
danseurs et des sportifs. Lorsqu'ils mettent leur
professionnalisme au service des vraies valeurs, ceux-ci peuvent rendre un
service précieux à la jeunesse. A eux, et à tous ceux qui peuvent influencer
de façon positive ou, à l'inverse, de façon négative, la vie des jeunes garçons
et filles, je demande de prendre conscience de leur grande responsabilité.
A vous, chers jeunes garçons et filles, je répète: faites attention à
ce qui vous est proposé. Lorsque l'on vous propose des paroles et des modes de
vie anti-évangéliques, ayez la force de dire "non".
5. "Prendre le large"
signifie refuser ce qui vous est offert de négatif et placer votre créativité
au service du Christ. J'ai écouté les initiatives à travers lesquelles vous
voulez entreprendre, avec toute la communauté diocésaine, un chemin exigeant
et fécond de bien. Je vous encourage à travailler en liaison constante entre
vous, avec l'aide des services diocésains pour la pastorale des jeunes. Je
demande également aux mouvements et aux nouvelles communautés d'insérer leur
expérience dans l'Eglise locale et dans les paroisses, pour la bonne issue de
cette oeuvre missionnaire, qui doit toujours être promue et réalisée
ensemble.
Avec l'aide des adultes et des prêtres de vos communautés, organisez des
moments de formation sur les questions actuelles les plus importantes. En
partageant la vie des jeunes de votre âge dans les lieux d'étude, de
divertissement, de sport et de culture, efforcez-vous de leur apporter l'annonce
libératrice de l'Evangile. Relancez les patronages, les adaptant aux exigences
des temps, comme des ponts entre l'Eglise et la rue, avec une attention
particulière à l'égard de ceux qui sont marginalisés et traversent des
moments de difficulté ou sont tombés dans les filets du vice et de la délinquance.
Efforcez-vous, dans la pastorale de l'école et de l'Université, de donner vie
à des groupes d'étudiants et à des ateliers culturels qui soient un point de
référence pour vos amis. En outre, n'oubliez pas de demeurer aux côtés de
ceux qui vivent des moments de douleur et de maladie: dans ces situations,
il est possible de s'ouvrir plus que jamais au Dieu de la vie.
A la base de tout, il faut qu'il y ait une relation quotidienne et sincère
avec le Maître divin. C'est-à-dire qu'il y ait la prière, l'écoute de la
Parole de Dieu et la méditation, la Célébration eucharistique, l'adoration de
l'Eucharistie et le sacrement de la Confession. A ce propos je vous félicite
pour la belle initiative selon laquelle, chaque jeudi soir, un grand nombre
d'entre vous se réunit en prière dans l'église Sainte-Agnès in Agone, place
Navone. Je suivrai de même spirituellement ceux d'entre vous qui participeront
au pèlerinage en Terre Sainte que vous projetez pour le mois de septembre
prochain. Retourner aux sources de la foi, à la prière, ne signifie pas se réfugier
dans un vague sentimentalisme religieux, mais s'arrêter plutôt pour contempler
le visage du Christ, condition indispensable pour pouvoir le refléter ensuite
dans la vie.
6. Voilà! Une fois de plus, je vous propose l'idéal évangélique
difficile mais exaltant. Très chers jeunes, n'ayez pas peur et ne vous sentez
pas seuls! Vos familles, les éducateurs, les prêtres sont proches de vous. Le
Pape est proche de vous. Et surtout, Jésus est proche de vous, lui qui fut le
premier à obéir à la volonté du Père et qui s'est laissé clouer sur la
Croix pour racheter le monde. La voie de la Croix, comme je l'ai rappelé dans
le Message pour la Journée mondiale de la Jeunesse, que nous célébrerons
dimanche prochain, est la voie qu'Il nous propose.
N'ayez pas peur, jeunes veilleurs de cette aube du nouveau millénaire,
d'assumer vos responsabilités missionnaires, qui découlent de votre Baptême
et de votre Confirmation. Si le Seigneur vous appelle ensuite à le servir de
plus près dans le sacerdoce ou dans un état de vie de consécration particulière,
suivez-le avec générosité.
Aux côtés de chacun de vous, il y a Marie, la jeune Vierge de Nazareth, qui a
dit "oui" à Dieu et a donné le Christ à l'humanité. Que vous
aident les nombreux jeunes de votre âge dont l'Eglise a reconnu la pleine fidélité
à l'Evangile et présente comme exemples à suivre, intercesseurs à invoquer.
Parmi ceux-ci, je voudrais rappeler le bienheureux Pier Giorgio Frassati, dont
nous fêterons précisément demain le centenaire de la naissance. Cherchez à
le connaître! Son existence de jeune "normal" montre que l'on peut être
saint en vivant intensément l'amitié, l'étude, le sport, le service aux
pauvres, dans une relation constante avec Dieu. Je lui confie votre engagement
missionnaire.
Quant à moi, je vous accompagne dans la prière et l'affection, tandis que je
vous bénis de tout coeur, ainsi que vos familles et les jeunes de toute la
ville de Rome.