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ALLOCUTION DE PAUL VI
A L'OCCASION DES JEUX OLYMPIQUES DE MUNICH

               ... prononcée à Castel Gandolfo avant l'Angelus du dimanche 27 Août ...

Avez-vous admiré à la télévision et sur les journaux les premières images spectaculaires des Jeux Olympiques qui se sont ouverts hier à Munich, en Bavière ?

Nous en avons, nous aussi, suivi quelques scènes significatives, étant attiré plus par l'aspect humain de ce magnifique spectacle que par l'aspect extérieur de son esthétique grandiose.

            Une jeunesse saine

Nous y voyons une jeunesse saine, forte, souple et belle ; une jeunesse évoquant le vieil humanisme classique avec son élégance et sa vigueur incomparables ; une jeunesse passionnée par son propre jeu, aimant cette activité qui est à elle-même sa propre fin, loin des lois utilitaires, strictes et avares de travail professionnel habituel ; une jeunesse à la fois hétérogène et unie, provenant de toutes les nations du monde, loyale et joyeuse dans des compétitions sportives qui veulent forger et non détériorer l'amitié ; une jeunesse qui évoque l'image et suscite l'espérance d'un monde nouveau et idéal, où le sens de la fraternité et de l'ordre nous donne l'image d'une paix non seulement possible mais effective et s'affirmant d'une façon toujours meilleure dans le respect commun et dans des compétitions pacifiques.

Cette jeunesse, nous la saluons. En la voyant, nous lui avons spontanément adressé nos voeux et nous l'avons confiée au souffle de l'Esprit avec l'instinctif et secret désir d'engager le dialogue avec elle.

            Le sport et la perfection totale de l'homme

Jeunes êtes-vous heureux ? Et il nous semblait entendre leur réponse : oui, parce que nous sommes sur un chemin qui monte. Courage alors, allez de l'avant. Le corps donne toutes ses possibilités, mais il est dominé par la force et la qualité de l'esprit. Et l'esprit, à quoi aspire-t-il ? Il aspire à s'élever toujours davantage. Le sport doit inciter l'homme à trouver sa plénitude, à vouloir se dépasser pour acquérir cette belle stature humaine à laquelle il confère une perfection non pas statique et statufiée, satisfaite d'elle-même, mais aspirant à la perfection totale dont le sport à peut-être éveillé le désir. Le sport n'est pas le tout de la vie ; il n'est pas une réalité suffisante ; il n'est pas une religion. Mais il est, lui aussi, une échelle permettant d'y parvenir. Il y aspire peut-être sans le savoir.

Ecoutons le récent témoignage d'un célèbre champion sportif d'aujourd'hui, Eddy Merckx : " le Christ est pour moi continuellement présent dans toute ma vie. Je crois profondément en Lui, à son historicité, à sa divinité. ( Dans cette interview, publiée dans le journal Vita nuova, de Pise, à la question : Considérez-vous Jésus comme le plus grand personnage de l'histoire ? Merckx avait répondu : Non, ce n'est pas un personnage que l'on puisse comparer avec d'autres. Le Christ est le Fils de Dieu. Il est absurde de chercher à qui on pourrait le comparer. Je ne supporte pas que des hippies se réclament du Christ, et encore moins que l'on fasse des comparaisons entre Marx et le Christ ). Pour les sportifs aussi, plus que jamais, le Christ est la voie.

Voilà ce que nous voulions dire à cette jeunesse, avec notre bravo et notre bénédiction.

                        Paulus PP. VI