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Retour DISCOURS DU PAPE PIE XI
15 Avril 1934
Le Saint-Père a commencé par souhaiter la plus cordiale bienvenue à tous et particulièrement à ces chers enfants de cette grande famille que la Bonté Divine a confié à ses soins sous les signes de la belle et haute inspiration des grandes Alpes. Des salutation qui n'ont jamais été plus opportuns qu'en la circonstance heureuse de ce jour-là. En fait - continua Sa Sainteté - vous avez observé tant de fois dans les hautes solitudes de la montagne, les troupeaux qui suivent leurs bergers, et ces derniers qui prennent soin des troupeaux d'autant plus plus que les lieux deviennent facilemement inaccessibles, plein de pièges et de dangers. Maintenant, vous êtes réunis en ce dimanche du Bon Pasteur. Et le Bon Berger, vous le savez bien, est le Divin Rédempteur qui, comme le vrai berger, a donné sa vie pour ses brebis, c'est-à-dire pour nos âmes, pour chacune de nos âmes. Encore une fois, par conséquent, vous êtes les bienvenus, dans cet endroit où se tient le Vicaire du Bon Pasteur. Bienvenue à vous en ce jour qui rappelle d'une manière particulière les actes divins de l'amour infini du Divin Pasteur. L' Auguste Pontife poursuivit pour dire combien ces fils bien-aimés attendaient la bénédiction paternelle comme le voudraient de bons enfants. Et il l'aurait donnée immédiatement s'il ne savait aussi qu'ils voulaient une parole - et cela avait été demandé à plusieurs reprises - pour ramener dans leur mémoire cette rencontre entre le Père et ses enfants, entre les enfants et le Père. La parole qu'il leur adresserait aurait le nom même que ces fils avaient mis dans son cœur, appelé sur les lèvres : leur nom d'Alpini ( guides alpins). Un nom qui rappelle immédiatement les Alpes, théâtre magnifique et sublime de leur travail qui les a toujours inspirés par des sentiments aussi forts et excellents et qui les a soutenus dans les rudes fatigues pour les approches dangeureuses pour gagner les recoins les plus difficiles. De plus, Sa Sainteté n'a eu qu'à puiser dans ses propres souvenirs pour être parfaitement en accord avec cette évocation. Combien de fois avait-il lui-même rencontré les Alpini ! Nombreux sans doute étaient ils présents aussi parmi les membres participants à cette grande réunion: Alpini une fois et alpin toujours ! Combien de fois les avait-il rencontrés dans ces régions les plus hautes, dans l'environnements le plus difficile: il avait vu de ses yeux, et compris avec admiration, ce que les Alpes leur inspiraient précisément: courage, prudence, vraie passion, enthousiasme, calme, persévérance. Bien souvent, la mémoire maternelle, la mémoire de l'église et du village natal, la mémoire des prières apprises sur les genoux maternels et surtout un sentiment de véritable crainte de Dieu, leur avait forgé des consciences fortes, capables de les soutenir dans les épreuves les plus difficiles. Le Saint-Père souhaita que les Alpini conservent toujours quelque chose de plus que le seul souvenir de ces belles régions, de ces magnifiques horizons et des oeuvres accomplies. Il désirait que ces vertus qui les animaient, par l'exemple de leurs supérieurs et le souvenir de la mère restée au loin, demeurent en eux. Que les vertus de courage, de prudence et de passion du bien et du devoir, du calme et de la persévérance ainsi que la crainte de Dieu, tout ce trésor qui a inspiré leur jeune âge, soient toujours conservé. Car tout cela ne sera pas seulement un bon souvenir, mais aussi un prolongement sain et fort de leur jeunesse vigoureuse et saine. Tout cela leur profitera également dans les aléas de la vie présente, pour la vie domestique et publique, pour leurs devoirs de bons citoyens et de bons chrétiens envers la société, envers l'Église. Et cela profitera surtout dans les devoirs envers soi-même, pour sa propre dignité d'homme et de chrétien avec le devoir envers son prochain et envers Dieu. Ainsi restera vivante pour toute leur vie, avec la discipline et l'audace des guides alpins, cette pensée embellie depuis ces hautes régions. Avec cette salutation paternelle, le Souverain Pontife donna aux personnes présentes la bénédiction paternelle qu'ils attendaient et qu'ils avaient si bien méritée. Il voulait bénir tout le monde et pas seulement les assistants à l'audience, bénir tout le monde, même ceux qui ne pouvaient être présents mais qui le désiraient peut-être avec une sainte envie. Il les bénit avec tout ce que chacun d'eux représentait et portait dans son cœur de manière personnelle. C'était pour aller dire à leurs chères familles, à leurs familles, leurs maisons, leurs foyers, leurs villes, leurs villages, leurs vallées, leurs montagnes aussi, que le pape voulait les bénir tous avec eux. Il souhaita signifier également que Sa bénédiction accompagnait ces enfants, non seulement pendant leur séjour à Rome, mais dans l'heureux retour vers leurs maisons respectives et pour toute la vie qui leur resterait à vivre. traduction : père Raphaël Comiotto |