FRERE BIDEGAIN : TENNIS ET PRIERE !
Frère Pierre Bidegain, sportif de la foi. Membre de la communauté des
Béatitudes, à Cordes-sur-Ciel (Tarn), Frère Pierre Bidegain est aussi
un moniteur de tennis chevronné, passionné par ce sport depuis sa
jeunesse. Il y a quelques années, il a créé « Tennis & prière »,
une manière de lier passion et foi pour une nouvelle forme
d'évangélisation.
Lorsqu'il explique l'expérience de « Tennis & prière », Frère
Pierre Bidegain ne peut s'empêcher de se lever pour ajouter à sa parole
des gestes amples et secs, assortis d'interjections imitant le bruit de
la balle. « Dans le tennis, le corps agit autant que l'esprit ; il est
important de bien visualiser ce que l'on veut vivre, explique-t-il.
Dans la foi, il peut y avoir harmonie entre le corps en mouvement et
l'âme... Et là, on peut rendre grâce à Dieu. »
Frère Pierre n'est pas avare d'analogies entre les mouvements du tennis
et les mystères de la foi : c'est le principe de sa pédagogie au
service du Seigneur. « Face à la balle, il faut assumer sa tenue, sa
verticalité », sourit-il. En plus d'enseigner une éthique du sport, il
utilise ces comparaisons pour faire comprendre qu'il n'y a pas «
d'antinomie entre une passion et le Seigneur. Bien des gens comme moi
ont leur passion dans le sport. En mettant le Seigneur dans le coup,
cela peut tout changer. Ils vont se fonder sur du roc. » Pendant les
vacances de Toussaint, Frère Pierre proposait des cours de tennis aux
jeunes et aux adultes de la paroisse Saint-Léon, à Paris, mais le reste
de l'année, c'est par session d'une semaine, à Cordes-sur-Ciel (maison
mère des Béatitudes), qu'il anime Tennis & prière (1).
Longtemps, Pierre n'a pas été « dans la foi. Je croyais, mais je ne
connaissais pas Jésus », précise-t-il. C'est après un voyage au Brésil,
où il croise des chrétiens s'occupant d'enfants de la rue, qu'il se met
à faire de nouveaux choix : « Ils m'ont mis le goût de mieux donner »,
dit-il. Puis, le soir de Noël 1986, en sortant d'un restaurant avec des
amis, il entend les cloches sonner... « Et au lieu d'aller en boîte, je
suis allé à la messe de minuit. » Jalonné d'engagements successifs, son
parcours le conduit, à 43 ans, à prononcer ses voeux définitifs à la
communauté des Béatitudes, devenant Frère Pierre de l'Enfant-Jésus et
de la Sainte-Face. Et c'est trois ans après que le professeur de tennis
fait fructifier sa « grâce personnelle » en créant Tennis & prière.
Pour faire en sorte que, comme l'annonce le site Internet de la
communauté ( cordes.beatitudes.org ), chaque élève soit... « bien dans
ses cordes
».
article rédigé par Guillaume Barou pour la revue : La Croix 08/11/05